Nous sommes dans les années 1970. Un soir Salvatore Adamo me téléphone et me dit : « Es-tu libre ce WE, je crois que j’ai un beau cadeau pour toi. » Je l’étais et il me dit : « Georges Brassens vient chez moi pour une émission de télé, nous allons chanter en duo et manger tous ensemble, tu seras des nôtres ! »
Fabuleux cadeau en effet !
J’assiste donc aux répétitions, à l’enregistrement de « Je me suis fait tout petit » en duo et puis, la maman de Salvatore ayant préparé le plat préféré de Brassens, des spaghettis, nous passons à table.
J’avais demandé à son secrétaire, qu’il surnommait Gibraltar, de me réserver après la télé, puisque j’étais là, quelques minutes pour la radio. Ce qu’il m’avait promis.
Pour cette interview que je ne voulais pas rater, j’avais relu ses textes, réécouté, remis en mémoire les poètes qu’il avait mis en musique, enfin la totale sur le thème du « poète de la chanson » bien entendu.
Arrive le moment du café et Gibraltar me fait signe. Georges Brassens et moi nous nous retirons de quelques mètres pour l’interview. Et je me lance sur le thème de la poésie.
Tout de suite il repousse l’idée : « Je ne suis pas un vrai poète, moi. Et si je mets en musique de grands poètes, je ne suis pas sûr qu’ils en seraient contents… »
Décontenancé, et tout de même bien impressionné par cet artiste hors du commun, je ne sais comment poursuivre et je lui dis un peu bêtement, « Mais quelle est votre occupation en ce moment ? » Je me disais qu’il allait me dire qu’il se replongeait dans les poètes gascons du XVIe ou qu’il retravaillait une traduction de Villon, etc.
Il me répond :
« En ce moment, je creuse un abri antiatomique au fond de mon jardin ! »
Vous auriez vu ma tête !
Et il m’explique comment sera l’abri, avec quelles réserves d’eau, etc.
Au-delà des apparences, les grands hommes ont aussi des peurs d’hommes tout court !
Oui- Brassens surprend toujours. On l’imaginait mal aussi vivant chez Jeanne et Marcel dans l’impasse. Même si l’auvergnat était accueillant et l’hôtesse sans façons. Merci pour témoignages passionnants.
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Merci à vous de les lire, Marie-Anne ! De les partager et de les commenter même !
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mais non, c’est nous, voyons, je n’en ferai rien!
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Incroyable témoignage qui montre en effet que l’on peut être poète, on n’en demeure pas moins homme !
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Fabuleuses rencontres ! Quels moments ! Et en plus j’adore les spaghettis.
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Merci, Thierry !
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J’aime lire tous vos souvenirs, avec tous ces artistes que l’on croit connaître puisqu’ils faisaient partie de notre enfance au quotidien, et que l’on voit de nouveau vivre sous votre plume !
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Alors je continuerai, Marie-Christine ! merci…
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Merci, Jacques, pour vos souvenirs, qui rendent ces personnes extraordinaires, si … humaines et … humbles … !
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C’est un plaisir !
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Merci Jacques de nous rappeler ce merveilleux souvenir de Rueil Malmaison , je crois que c’était diffusé pour la 1ere fois sur notre RTB à la noël 1974 ou 1975. Soirée Adamo avec en plus son film non commercial « l’ile aux coquelicots » . Malheureusement à Chaque documentaire de sur Salvatore on ne passe que les 2 minutes de la chanson « Je me suis fait tout petit », avec des accompagnants de luxe pour Salvatore tels que Georges Brassens et Pierre Nicolas. , car la séquence initiale durait + ou moins 20 minutes (dialogues et spaghetti compris)
Mais à cette époque Georges avec sa boutade du jardin n’était plus valable car il était revenu habité un appartement dans le 15eme arrondissement de Paris car il a vécu juste apres la longue épisode de l’impasse Florimont dans le 14eme au village Crèspieres (Yvelines) dans un vieux Moulin pas loin de Bourvil de Montainville jusqu’en 1971
Son ami Gilbraltar a retapé la bicoque de l’impasse Florimont et s’il vit encore il y habiterait encore (en2003 il y était encore)
Sur les photos que l’on trouve dans les archives du Net on te voit lors de cette soirée mémorable avec les 2 artistes , il y a une autre Photo on y aperçoit son frère Pipo que j’avais toujours confondu avec l’autre guitariste de Georges Joel Favreau
PS : Lors de l’enregistrement « Tous les amis de Salvatore » fin 2006 J’avais discuté avec ton collègue et regretté P L de cet enregistrement de Rueil , il m’avait proposé de lui écrire et qu’il m’aurait offert ce clip de 20 minutes , je n’ai pas voulu le recevoir gratuitement j’aurais préféré faire un don pour cap 48
J’espère que l’on reverra ce document sur La Trois par le biais de la Sonuma
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Merci pour ces précisions et pour le contexte… Amicalement
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La photo et la rencontre entre ces deux hommes simples et vrais sont, pour moi, des moments inoubliables de votre vie bien remplie… La gentillesse de Salvatore Adamo et de Georges Brassens me rempli d’une joie profonde… Merci Jacques pour la superbe photo et vos « coups de coeur »…
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Merci Nicolas de partager ces émotions
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Brassens est a découvrir avec émotion au musée si particulier de Sète
C’est un beau souvenir dans lequel cette anecdote me replonge
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Oui, Francoise
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Merci pour le partage de ce beau moment. Brassens était certes un grand poète mais notre Salvatore n’a rien à lui envier…
« Accroche une larme aux nuages…
Et laisse le vent l’emporter…. »
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On est bien d’accord. Lorsqu’il fut honoré dans sa commune d’Uccle, on m’avait demandé un petit discours et j’avais analysé ses textes sous l’angle poétique … Il fut honoré encore hier à Mons et c’est tellement juste 🌹
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Oui, notre « Ultra Modeste Docteur Honoris Causa » qui a sans le savoir a soigné bien des âmes avec ses belles paroles.
Vu ma corpulence je manque de souplesse, mais je grimperais au mur quand dans une émission ( surtout en France) on résume Adamo aux chansons toujours les mêmes: tombe la neige, vous permettez Monsieur…
Mes préférées… Vivre, Le ruisseau de mon enfance, Mourir dans tes bras, et ses derniers albums que je continue à acheter…
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Nous sommes d’accord
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