C’est une création discrète aujourd’hui, mais sans doute la plus valorisante pour celles et ceux qui s’y adonnent : la poésie ! Coup d’œil sur des recueils reçus récemment et dont les poèmes sont des frémissements de l’âme qui touchent le lecteur.

Lucien Noullet écrit dans « Les travaux de la nuit » (Éditions du Pairy) :

Se baigner 

C’est étrange, nous ne savons rien.

Nos paroles vont se baigner

dans un aquarium.

Nous ne savons rien, mais

nous faisons des bulles. C’est parfois drôle,

souvent triste.

Se réveiller

Le silence m’a réveillé cette nuit.

Il est très rare

entre les avions et les oiseaux.

Il passe

après le torrentiel chahut des rêves.

Le silence est profond, si lointain.

Et quand il frôle,

on dirait que la terre tremble.

Martine Seyns (avec une bien jolie phrase de Alfred de Musset en exergue : « La poésie, cette langue que personne ne parle et que tout le monde comprend. ») écrit dans « Au gré des envies »

L’encre à la plume

Dans l’oubli d’un monde agité

Sous son ciel de vigne

L’amie ma plume écrit

Trempée au fond de l’encrier

De l’encre la plus noire

Elle exécute les traits

Serrée entre mes doigts

Comme à son habitude

Elle court sa fantaisie

Pour que je me souvienne

Dans cet extraordinaire « magalivre » d’expressions poétiques « Poeticon » N°2 (Éditions les déjeuners sur l’herbe), on va de bonheur en bonheur…

Jean-Pierre Nicol écrit :

Ce bleu

dans la fracture

ouverte du ciel

là où la lampe blessée

a cessé de brûler au chevet du silence

Colette Nys-Mazure écrit autour des œuvres d’Alexis Lippstreu :


La boîte à outils

Un crayon noir une gomme

un taille-crayon parfois un cutter

dans son carquois

les armes élémentaires

hacher ou balayer

recourir à la palette peut-être

La main courroucée

s’acharne en quête de l’inaccessible

En conclusion, un mot de Paul Eluard sur le thème : « Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. »

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