Comme je suis en pleine écriture d’un roman, à livrer fin août et qui se déroule dans la ville de Tournai (Ed. Luc Pire), je me donne de temps à autre une sorte de récréation en zappant sur les chaînes d’information.
L’actualité, surtout la plus tragique, nous est livrée comme un feuilleton ; tout devient spectacle : La politique, les attentats, le malheur, la course au pouvoir… Et bien sûr, nous vient toujours en premier lieu cette réflexion du pourquoi encore aujourd’hui : la guerre !
Ces sombres raisons qui poussent à prendre une arme et à tuer un autre homme ! La haine entretenue – depuis des siècles parfois, l’intolérance religieuse (et combien d’exemples dans le passé), la cruauté inhérente à l’être humain (l’ancien, celui qui traîne encore du côté animal…), le pouvoir le plus souvent, la vengeance, etc. Une liste impressionnante à ranger du côté sombre du chemin que nous empruntons de la naissance à la mort.
Aujourd’hui encore on tue dans les prisons, on tue dans les villes, on tue par la faim, par la pauvreté…
Aujourd’hui encore on fabrique des armes, on les vend…
Mais je ne voulais pas quitter l’autre côté du chemin, celui plus ensoleillé que chantaient les Monty Python « Always look on the bright side of life » ! Et je garde en réserve dans ma tête toutes les réflexions lumineuses pour garder l’espoir ; je vous les donne sur FaceBook, Twitter, Google+, Instagram chaque matin à l’aube…
J’ai noté en zappant, soyons légers, les tics de langage qui fleurissent sur les antennes, les nouvelles formes, les erreurs acceptées, etc. En voici plusieurs pour vous faire sourire ou réfléchir durant ces mois d’été :
« En termes de » a remplacé définitivement « au niveau de », mais ce n’est pas mieux.
« Compliqué » a remplacé « difficile »
Tout est « véritable », un véritable chaos, un véritable rassemblement, etc.
En France, j’ai compté l’emploi de « a priori » dix fois en une demi-heure !
Evidemment on nous a seriné :
« périmètre de sécurité »
« on a mis en place une cellule psychologique »
« sous haute surveillance »
« le pronostic vital est engagé »
« ambiance délétère »
« un épisode » ou « une séquence » pour la météo
« la feuille de route »
Et les enchaînements…
« Dans le reste de l’actualié en bref »
« Comme je vous le disais en titre »
« Voilà ce qu’on pouvait dire… »
« Allez ! on passe au sport »
Et ces innombrables « hein » pour faire plus familier, plus proche…
Il y a toujours les belles fautes :
« va-t-avoir lieu »
« Une solde »
et les enchaînements sur lesquels on hésite et qu’on ne fait plus : autant les participes passés que les nombres.
Plus jamais de liaison entre un nombre et « euro », qui est donc devenu « heuro » avec h aspiré !
Cela coûte quatre-vingts – euros… on hésite, on ignore s’il faut un « s » !
La prononciation correcte dee « oê », soit « oi » a disparu et est remplacée par « oè », la poèle ou plus la « poile » – la moèle, etc.
Et pour faire sourire les Belges, je vous signale avoir entendu que « Maggy Deblock allait apporter son soutien… » Je n’ose l’imaginer !
Bon mois d’août !
jacquesmercier a dit:
Merci pour vos réactions, par ailleurs. Ceci n’est qu’un constat. Les erreurs sont les erreurs, mais je sais aussi que la langue évolue et que peut-être la plupart des tics relevés feront partie du « bien parler » dans peu de temps ! J’observe ces changements.
On m’ajoute : « majeur » au lieu d’important.
Le « c’est vrai que » qui commence tout dialogue et le « Voilà ! » omniprésent qui plante la phrase inachevée.
Dans le même chapitre que « soutien psychologique », on me souffle encore « sécuriser » !
Et quant à « merci pour ces précisions ou cet éclairage » on ajoute le « décryptage » !
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Thirion Thérèse (@THthrse) a dit:
Il y a aussi le verbe « impacter » qui m’agace les oreilles, je ne sais s’il est correct mais je le trouve très laid!
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jacquesmercier a dit:
En effet ! La liste est assez longue… si on recense ! 🙂
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SCHRANS a dit:
Trop drôle ce Jacques Mercier. Heureusement qu’il existe encore des redresseurs de torts comme lui. On en redemande savez-vous.
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jacquesmercier a dit:
Merci, Monique ! Je ne veux pas du tout être un « redresseur de torts » ni faire la leçon, c’est un constat sur l’évolution des mœurs, du langage, de la société…
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SCHRANS a dit:
Bien entendu. J’aime bien taquiner notre Monsieur Dictionnaire National. C’est pas méchant.
Voilà!!!!
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jacquesmercier a dit:
ouiiiiii:)
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MONDA PASCAL a dit:
En réponse à votre dernier article, où vous parlez des infos que l’on passe sans cesse à propos de la guerre, nous inondant de nouvelles plus terrifiantes les unes que les autres j’ai écrit ce dernier poème :
SI TOUS LES CANONS DU MONDE…
Si tous les canons du monde,
Se taisaient un peu,
S’ils cessaient leurs atroces jeux !
S’ils cessaient de tuer pour peu !
S’ils cessaient de jouer avec le feu !
Si tous les canons du monde,
Se taisaient un peu,
Nous irions tous bien mieux…
Si le mot guerre était retiré du dictionnaire,
Si le soldat mettait à tout jamais une fleur rouge au bout de son fusil,
Si l’on ne mettait plus jamais d’armes dans les mains des enfants,
Si l’on respectait de tout un chacun la vie…
On ne remplirait plus les cimetières de jeunes âmes,
On ne ferait plus pleurer nos mères,
Si tous les canons du monde,
Se taisaient un peu !
Peut-être apprendrions nous à nous respecter et à nous aimer ?
Peut-être connaîtrions nous enfin la paix?
Pasquale Monda
Août 2014
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jacquesmercier a dit:
Merci !
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Marie Beleza a dit:
Bonjour,
je me permet de mettre un commentaire sur votre article ( qui m’a apprit plein de choses) parce qu’il me semble que « une solde » est correcte. Je fais des études pour devenir prof de français ( j’ai malheureusement raté maîtrise de la langue, j’aimerai tellement avoir votre cerveau… Je recommence donc ma première en septembre) et lors du cours intitulé » liste de genre difficile à identifier », j’ai appris ( à mes dépend, vu la dictée que nous avions eu avant) que le mot solde et au féminin, même lorsqu’il s’agit des soldes d’été.
Si vous pouviez m’éclairer, Monsieur Dictionnaire…
Mon saint professeur aurait fait une erreur ?
Passez une bonne soirée,
Marie
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jacquesmercier a dit:
En principe, solde est masculin dans le cas de rabais. Comme beaucoup font la faute, l’expérience m’apprend que le genre pourrait dès lors changer… Merci pour votre intérêt pour le français.
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