Il y a quelques jours, un dossier spécial était consacré dans L’Avenir aux attentats de Bruxelles, un an plus tard. La rédaction a demandé à plusieurs personnes d’écrire une lettre, à qui l’on voulait : témoins, pouvoirs, victimes, etc. J’ai choisi d’écrire une Lettre à Dieu. La voici :
Cher Dieu,
Bien sûr, on Vous connaît sous plusieurs noms différents (et même parfois, il est interdit de prononcer Votre nom), mais il me semblait que l’idée générale de toutes Vos religions était l’amour ? Pas la haine, mais l’amour. Que se passe-t-il ? Qui dévoie le message ? Nous ne sommes que des hommes, mêmes les religieux sont des hommes, nous commettons beaucoup d’erreurs, mais comment peut-on être en Votre nom à l’opposé de l’amour ! Ne pouvez-Vous rien faire ? Les plus sages d’entre nous peuvent-ils convaincre que le fanatisme aveugle et cruel ne sert à rien ? Je sais que Vous avez inspiré quelques figures marquantes de notre Histoire. Gandhi, par exemple, qui a dit ces mots qui correspondent bien à la situation tragique : « Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir, mais aucune pour laquelle je suis prêt à tuer ».
Cher Dieu, dites-moi si je me trompe ? Normalement, on naît, on grandit, on existe, on meurt. Ce trajet sur Terre, dans le temps et dans l’espace, est plus ou moins émaillé de bonheurs et de malheurs. Chaque fois que c’est nécessaire, on tâche d’encaisser et de tourner la page (C’est une des plus belles chansons de Claude Nougaro : « Il faut tourner la page – Changer de paysage – Toucher l’autre rivage… ») et on se reconstruit. Mais avec de tels carnages, comment faire ?
Le week-end dernier, je suis passé par le hall entièrement refait de l’aéroport, où le drame a eu lieu l’an dernier : tout est neuf, rutilant, aseptisé ; pas une trace ne subsiste… Et pourtant, un sentiment trouble nous remplit d’émotion. Cette émotion, cette empathie, personne ne pourra nous l’enlever : on pense à ceux qui étaient présents, à ceux qui sont désormais absents. Le bâtiment a beau être remis à neuf, notre conscience, notre esprit, notre âme ne pourront jamais se remettre de cette brutalité.
Cher Dieu, je Vous en prie (oui, comme la prière) dites-nous encore que l’avenir ce n’est pas « assassinez-vous ! » mais bien « aimez-vous les uns les autres !»
Merci Jacques pour cette pathétique missive, j’en ai les larmes aux yeux.
Belle lettre touchante ! Merci Jacques. Bises
Cette lettre empreinte d’émotion traversera certainement mon esprit ce dimanche…jour d’embarquement pour moi…
Merci pour ce texte, croyons en l’avenir et notre jeunesse !
Merci Monsieur Jacques pour cette belle rédaction qui est très émouvante et en toute simplicité ainsi que votre jolie photo surprenante .
Malheureusement les acteurs de ces moments abominables n’ont pas été éduqué avec amour et respect mais vos mots sont un baume pour ma colère interne .
Bien à vous !
Je vis comme si « Dieu » existait et m’avait dit:
« Ne suis pas les doctrines écrites en mon nom,
écoute et suis ton bon cœur… »
Merci Jacques Mercier.
Et si Dieu devait attendre que nous voulions bien passer de l autre côté au delà de la mort et la destruction . Il y a la création ( on y associe Dieu ) l amour est création et il y a la destruction ou la mort ..il n’y a qu une chose qu on ne peut imposer à personne c est l amour !!! Et si c était l enjeu vital pour passer de l autre côté !!!! Il doit attendre attendre et inspirer !!!! Nous ne pouvons que réfléchir et choisir face aux autres et avec lui si cela est notre désir peu importe son nom ainsi je pense nous entrons dans la Vie mais que cela est difficile car pour aimer on est pas seul !!!!!!
Je suis peut-être stupide Caroline, mais je n’ai rien compris à votre commentaire.
Je dois , tout comme vous, passer à côté de ce message , non par stupidité mais de par la complexité de ce double message.
Le commentaire de Caroline de la Kethulle est pourtant simple. « Passer de l’autre côté » (expression évangélique) signifie passer de ce qui est mortel, fautif, erroné, destructif vers la Vie, la Vérité, l’Amour (la Vérité étant l’Amour). Changer de cap, abandonner tout ce qui divise, tout ce qui sépare, tout ce qui condamne pour donner, rendre à celui qui est tombé toute sa dignité d’Etre humain.
Merci Jacques pour ce moment d’émotion.
Merveilleuse vérité ! Le questionnement de chacun est bien présent,mais la réponse restera en suspens…pour combien de temps ?
Très belle et émouvante invitation à l’introspection et à la méditation.
La citation de Gandhi résume bien la situation : on peut mourir pour une cause, mais pas tuer. Et encore pour ce qui est de mourir : on peut certes sacrifier sa vie, mais pas aux dépens de notre capacité à distinguer les vrais prophètes des faux (et c’est peut-être pour cela que les textes disent : « Tu ne prononceras pas en vain le nom de Dieu. »
Avant ces attentats , on se pensait intouchables , ces événements se déroulant dans des pays si lointains et subitement, plongés dans l’inadmissible, nous nous sommes retrouvés face à notre individualité, remettant en cause nos certitudes les plus intimes . A partir de ces moments si présents, nous avons ressenti le besoin de nous replonger dans la certitude qu’il existe, au-dessus de nous, une force, quelle qu’elle soit, prête à recevoir nos questionnements, notre besoin d’être rassurés, dans ce que nous sommes et vivons.
Quelle lettre ! Merci. 👏👏👏
Ps: j’ai vu plus haut qu’il y avait une autre Christine. Là, c’est Christine de France ! Voilà, il y avait une Cécile de France maintenant il y aura une Christine de France ! 😃😉
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