Dans une discussion, un débat télévisé en France, j’entendais l’autre jour un professeur expliquer que c’était la première fois dans l’histoire des familles que la nouvelle génération d’enfants était choyée; que les parents pensaient d’abord à leurs enfants, à leur avenir, à leurs états d’âme, à leurs désirs. Cela me paraît bien juste et c’est une chance pour cette nouvelle génération, et celles qui viendront, en souhaitant que nos enfants perpétuent cette façon de voir les choses. Lorsque nous étions enfants, on n’entrait pas dans le monde des adultes; on nous disait : va jouer au jardin ! ou : Tu sauras ça quand tu seras grand ! Et nous ignorions donc tant de choses importantes en devenant adolescents puis adultes (si nous le sommes jamais devenus) ! Aujourd’hui, la transmission est importante : on essaie qu’ils ne commettent pas les mêmes erreurs que les nôtres, on tente au bon moment de leur expliquer (par l’exemple, c’est encore mieux) la vie, l’amour, la société, la nature, l’univers, l’argent, etc. Existent aussi de mauvais côtés à cette nouvelle façon de vivre en famille, comme celle de l’angoisse des parents, qui plus qu’avant est projetée sur les enfants ! Avant, on cachait les peurs, les inquiétudes le mieux possible : ça ne te regarde pas ! Peut-être qu’un équilibre doit se créer entre la magie de l’enfance et la réalité de la vie ? L’ouverture, le dialogue parents-enfants d’aujourd’hui mettent en place ce système. Au fond, comme le soulignait Luc Ferry dans son dernier ouvrage : On ne meurt plus pour des grands principes abstraits, mais on peut mourir pour sauver ses enfants !
Les enfants d’abord !
09 vendredi Sep 2011
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Déjà je me suis posé la question et la réponse est venue tout de suite, oui, je pourrais mourir pour sauver ma fille… une autre est venue juste après, est ce que je pourrais tuer pour ma fille, et bien, voilà , je crois que oui pourtant pas plus « non violente que moi » , c’est fou, non ?
Belle journée à vous
Cela correspond donc à cette analyse ! 🙂
Personnellement, je trouve que dans cette façon de mettre les « enfants d’abord », on en fait également des enfants « Rois », à qui on ne refuse rien.
C’est vrai, avant, on nous cachait beaucoup de choses, mais nous savions garder l’insouciance de l’enfance. Quand je discute maintenant avec des jeunes de 12 ou 14 ans, j’ai parfois l’impression qu’ils ont une maturité de personnes de 20 ans.
Je me demande si ils ne perdent pas les plus belles années de leur vie.
C’est le débat. Mais « enfant roi » convient mieux, semble-t-il, aux jeunes Américains, par exemple, tels qu’on nous les présente dans les feuilletons ou les films. Ici, on ne leur laisse pas le pouvoir tout de même !
En êtes-vous si sur? ;o)
J’ai deux fils, 3 et 6 ans, et mon entourage (ami + école) me donne beaucoup d’exemples d’enfants dans cette tranche d’âge …
Je suis toujours sidéré du peu de contrôle qu’on la plupart des parents sur leurs enfants! (je ne dis pas que j’ai un contrôle parfait sur les miens, mais au moins j’essaie!)
Nous sommes partis en vacances avec deux couples d’amis d’enfance qui sont parrain/marraine d’un de mes fils : en 15 jours, je ne les ai quasi jamais entendu dire non à leurs enfants …
Vous avez raison, on ne peut jamais généraliser; seulement faire des moyennes, etc. Il y a autant de styles de famille et d’éducation qu’il en existe, j’imagine. Heureusement, nous avons tous un point de vue, une idée, peut-être un idéal; mais celui que nos enfants soient heureux me semble plus répandu qu’avant ma génération…
Je serais de l’avis de Barthox, et j’ai également des exemples semblables au sien.
Mais heureusement, il y a encore des parents qui savent faire la part des choses, évoluer avec leurs enfants, les aider à devenir adulte, en leur apprenant leurs droits, mais également leurs devoirs.
Bon, dois je préciser que je suis « une vieille » mère ? 😉
Je n’ai pas fait de ma fille une enfant « roi » et je fais en sorte qu’elle reste une enfant, ceci dit la vie nous rattrape et je la sens mieux armée que moi à son âge
et elle est bien loin d’avoir tous pouvoirs …
Enfin quand je dis « vieille » mère, c’est que j’ai eu ma fille à 38 ans mais elle fait partie des jeunes vu qu’elle a 9 ans 😉
Bonjour Cécile,
Il ne faut pas vous sentir visée par ce que j’ai dit, car bien entendu, ce n’est qu’une généralité. Il y a des exceptions, et c’est encore heureux.
C’est peut-être aussi parce que vous êtes une « vieille mère » que vous avez réussi à trouver un juste équilibre.
Désolée, j’étais avec mon autre compte pour vous répondre
Bonjour….en effet le monde des adultes était bien cloisonné…je me souviens de cette phrase.. »t’occupe pas du chapeau de la gamine, pousse la voiture »..c’était le genre de réponse que je recevais en guise d’explication…de cette façon, l’enfant que j’étais ne posais plus de question et tentait de trouver des réponses dans les livres de la bibliothèque familiale,ou dans le « France-Dimanche » qui traînait au salon aujourd’hui, ma mère a 85 ans, et il y a toujours cette « séparation » entre nous..même si la gamine ne porte plus de chapeau…
Par contre avec mes filles c’est très différent..elles sont mères à leur tour et nous sommes très proches, je n’ai rien à leur prouver..je suis là quand elles ont besoin de moi et je sais aussi être très discrète quand j’en sens la nécessité…et puis, j’ai le grand bonheur d’être quatre fois « Mamy »…l’aîné aura 10 ans en décembre, le petit dernier, ma petite boule d’amour, aura quatre ans en octobre et les deux filles ont respectivement 9 ans pour Emmy et 6 ans pour Ylham..que du bonheur…et c’est une approche différente..parent, c’est beau, mais grand-parent..c’est la redécouverte de notre propre enfance…tant et tant à partager, à offrir et surtout à recevoir..
Longtemps, l’enfant était considéré comme un petit homme en devenir…l’enfance, comme une sorte de « maladie » dont on devait guérir le plus vite possible afin d’être performant et pouvoir tenir son rôle dans la société que l’on soit fils de roi ou de manant..possible que la donne ait changé car depuis les années soixante, nous avons la possibilité d’avoir les enfants que nous voulons quand nous les voulons…
En tant qu’assistante sociale, j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer tout type de situations.
Dans certaines familles précarisées notamment, les enfants portent de plus en plus le lourd fardeau des problèmes de leurs parents qui se confient à eux très naturellement. Les enfants deviennent adultes avant l’âge malgré eux.
Et puis il y a les familles dont les enfants sont rois mais je pense qu’il s’agit là plus d’un fait de société qui a dévellopé les droits des jeunes et qui malheureusement, je pense, a mis un de côté leurs obligations… Je pense qu’il faut absolument replacer le jeune ou l’enfant entre ces deux axes …
J’ai lu les premières lignes de votre texte, je me suis étrangement retrouvée dans la position de l’enfant que j’étais. J’ai revu mes parents, pensé à leurs vies, à leurs projets de famille après leur rencontre… Nous avons été choyés, c’est sûr!
Les attitudes, le langage, étaient différents, mais nous n’étions pas aussi « écartés » du monde des adultes, il y avait une vie sociale dans laquelle les enfants se faisaient une place. Nos parents avaient des contacts directs avec l’école et les mouvements de jeunesse que nous avions choisis, ils savaient comment communiquer avec ceux qui nous éduquaient en-dehors de la sphère familiale.
Ils avaient aussi leur vie, travail, maison, amis et c’est bien…
Bien sûr, je ne suis pas née dans une grande maison bourgeoise où, à la même époque, les enfants vivaient en vase clos, ignorant par exemple que la bonne avait une vie extérieure une fois son service terminé.
Je n’aime pas l’expression enfant-roi, elle cache parfois un désarroi des parents qui se traduit chez l’enfant par un sentiment d’insécurité permanente.
Personnellement, je crois que l’essentiel est de veiller à maintenir le lien familial. Contrairement aux pays du sud, notre société a tendance à privilégier l’égoïsme et la réussite sociale. Nous serions, semblerait-il, les plus stressés d’Europe et nos aînés sont moins respectés. Il n’est que normal que nous souhaitons, en notre qualité de parent, protéger l’enfant en lui apprenant à discerner l’information trop étoffée et souvent fausse qui est émise par nos moyens de communication actuels. Les dialogues sont plus ouverts et la vérité n’est plus cachée. Mais ne perdons pas de vue qu’un enfant a besoin de limites, de repères pour se construire et qu’un ‘NON’ peut être bénéfique pour son équilibre. Notre train de vie et notre manque de temps ne doit pas aboutir à une tolérance totale qui pourrait être interprétée comme étant une forme d’excuse, de pardon. Ne nous comparons pas avec nos aïeuls car, à leur époque, un seul revenu suffisait. Maintenons les vraies valeurs, celles de la famille, et ne stressons pas nos enfants inutilement. Ils ont besoin de rêve et d’imagination car les souvenirs d’enfance sont impérissables. Et surtout, surtout, assumons notre rôle de parent de manière entière (dur « job ») sans se réfugier derrière d’autres acteurs tels qu’un entraîneur de club sportif ou un enseignant.
La première phrase de cet article m’a choqué. NON, ce n’est pas la première génération d’enfants qui sont aimés. J’ai eu la chance d’avoir des parents aimants, qui pensaient d’abord à nous, leurs enfants, à notre avenir, à nos états d’âme, à nos désirs. Cela n’empêchait pas la sévérité et le respect des grands principes. Mon père surtout était très exigeant, que ce soit pour mes études ou pour ma « conduite ». Maman, elle, expliquait le pourquoi d’un interdiction ou d’une obligation. Les problèmes des « grands » nous étaient totalement inconnus, on ne parle pas d’argent ni de sexe devant les enfants. J’estime que cela m’a permis d’être une enfant heureuse avec tout ce que cela contient d’insouciance. Mais nous n’étions pas des enfants-rois. Il fallait mériter d’être gatés. Il faut travailler pour mériter son salaire! A 65 ans maintenant, je me rends compte que cette éducation d’un autre âge m’a appris à me battre pour obtenir ce que je désire, à avoir une vie heureuse envers et contre tout.